Le syndicat américain s’oppose au projet de loi RFIA sur les crypto-monnaies en raison de craintes concernant les retraites

L'AFL-CIO, la plus grande fédération syndicale des États-Unis, a envoyé lundi une lettre aux membres du Comité bancaire du Sénat pour s'opposer à un projet de loi qui créerait un cadre réglementaire pour le trading d'actifs numériques.

Cette opposition soulève des inquiétudes quant à l'adoption de la proposition de loi Responsible Financial Innovation Act (RFIA), un retard qui pourrait freiner la croissance du marché.

Pourquoi les syndicats s'opposent-ils aux projets de loi sur les cryptomonnaies ?

Pourquoi un syndicat s'opposerait-il à un projet de loi sur la régulation des cryptomonnaies ? Dans une déclaration, Jody Calemine, Chief Legal Officer de l'AFL-CIO, a lié la déréglementation des cryptomonnaies aux retraites des travailleurs.

Il a soutenu que permettre aux fonds de retraite d'investir massivement dans des actifs crypto volatils pourrait menacer la stabilité financière globale de l'économie américaine.

« Le traitement des actifs crypto par ce projet de loi présente des risques tant pour les fonds de retraite que pour la stabilité financière globale de l'économie américaine… La Responsible Financial Innovation Act (RFIA) augmenterait l'exposition des travailleurs en autorisant les plans de retraite comme les 401(k) et les pensions à détenir cet actif risqué », a déclaré Calemine.

La RFIA pour l'industrie des cryptomonnaies

La RFIA, à laquelle l'AFL-CIO s'oppose, a été introduite pour la première fois en 2022 par les sénatrices Cynthia Lummis et Kirsten Gillibrand, toutes deux considérées comme des figures politiques pro-crypto.

Le Sénat américain adopte une stratégie législative visant à remplacer largement et à étendre le CLARITY Act en introduisant la RFIA.

La RFIA comprend plusieurs clauses visant à stimuler l'industrie des cryptomonnaies. Par exemple, si elle est adoptée, les NFT et les Decentralized Physical Infrastructure Networks (DePIN) seraient exemptés des réglementations d'enregistrement et d'opérateur commercial. Elle introduirait également un « CFTC-SEC Micro-Innovation Sandbox », permettant aux startups d'expérimenter de nouvelles activités sous des exemptions réglementaires pendant deux à trois ans.

Dans une lettre distincte publiée plus tôt en juillet, l'AFL-CIO a directement exhorté les législateurs démocrates à garantir des protections claires pour les investisseurs et les travailleurs ou à voter contre le projet de loi. En conséquence, certains candidats démocrates ont exprimé des réserves ou une opposition au projet de loi, aux côtés de leurs homologues conservateurs.

Avec un grand nombre d'électeurs parmi ses membres, l'AFL-CIO détient une influence considérable dans la politique américaine. Le sénateur John Kennedy, un républicain de haut rang au sein du Comité bancaire du Sénat, a officiellement déclaré en septembre qu'un projet de loi sur la structure du marché des cryptomonnaies ne devait pas être précipité.

Calemine a critiqué le projet de loi, déclarant : « Bien que le mouvement syndical soit d'accord pour améliorer le cadre réglementaire afin de protéger les travailleurs contre la volatilité et les risques des actifs numériques, ce projet de loi n'est rien d'autre qu'une ‘loi creuse’ déguisée en réglementation. »