Le champ de bataille ultime : le cofondateur de 1inch, Sergej Kunz, s’attaque aux exchanges centralisés

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Demandez à Sergej Kunz, cofondateur de 1inch, où se dirige la DeFi, et vous obtiendrez bien plus qu’une réponse standard sur l’inclusion financière ou la protection contre l’effondrement des monnaies fiduciaires.

Kunz n’est pas du genre à mâcher ses mots, et il plonge dans l’avenir du secteur comme un chasseur traquant sa proie : concentré, implacable et totalement intrépide. Pour Kunz, le futur de la DeFi est sans couture et, en fin de compte, pair-à-pair, offrant une expérience utilisateur si fluide qu’elle rend les plateformes centralisées obsolètes.

En tant que principal agrégateur DEX et écosystème DeFi, doté d’une nouvelle identité visuelle élégante, 1inch a récemment intégré Solana et lancé des swaps natifs et décentralisés couvrant plus de 12 réseaux EVM. Souriant à pleines dents, Kunz explique :

« Nous avons compris que nous devions grandir ; tout l’espace DeFi n’est plus seulement sur Ethereum. »

C’est un signe des temps. Depuis ses débuts en 2019, 1inch était strictement une histoire Ethereum, surfant sur la première vague d’innovation DeFi. Kunz se souvient :

« Nous avons commencé sur Ethereum. Il n’y avait qu’Ethereum. Et nous avons ajouté plus de chaînes compatibles EVM comme Binance Smart Chain, Polygon, toutes les couches. »

Aujourd’hui, après 14 chaînes (avec Solana qui a rejoint le groupe en avril de cette année), une chose est claire : les frontières de la DeFi deviennent de plus en plus floues chaque semaine, et sa vision d’une interopérabilité transparente entre les écosystèmes n’est plus un rêve lointain.

« Nous avons commencé à combiner l’espace DeFi, toutes les chaînes ensemble, et maintenant nous nous développons vers des chaînes non compatibles EVM. Nous allons également ajouter Bitcoin et toutes les autres blockchains que nous pouvons intégrer pour les swaps cross-chain, afin que nous puissions unir toute la liquidité en un seul endroit. »

Si cela semble ambitieux, c’est probablement parce que ça l’est. Kunz n’est pas du genre à se contenter du second choix. Et pourquoi rester avec une liquidité fragmentée quand une seule plateforme peut tout réunir ?

1inch : swaps sans confiance et exécution transparente

L’approche inlassable de Kunz sur le cross-chain s’accompagne d’une attention extrême à la sécurité et au prix. Il insiste sur l’autonomie des utilisateurs et le respect des piliers fondamentaux de la finance décentralisée (comme la suppression de l’intermédiaire).

« Notre proposition de valeur, ce sont les swaps non-custodiaux, ce qui signifie que personne n’a besoin de faire confiance à qui que ce soit. Et la deuxième proposition de valeur est la meilleure exécution sur la plus grande liquidité disponible. »

Mais unir la liquidité signifie plus que de simples prouesses techniques. Il y a un objectif à plus long terme : reléguer les plateformes centralisées à une note de bas de page dans l’histoire de la crypto. Il affirme :

« Théoriquement, personne n’a besoin de plateformes centralisées en utilisant 1inch. »

Kunz insiste sur le fait que la magie de 1inch réside dans l’expérience utilisateur, unifiant l’UX à travers de multiples écosystèmes et chaînes.

Mais à quel point la DeFi est-elle proche de ce flux mythique en un seul clic, indépendant de la chaîne, que les utilisateurs du web2 attendent ?

« Nous y sommes presque », dit-il. « En ce moment, lorsque vous effectuez un swap cross-chain, vous connectez simplement votre wallet, vous cliquez, et vous confirmez. Vous ne faites aucune transaction vous-même. »

Protocoles basés sur l’intention, ou « résoudre son propre problème »

En coulisses, cela a nécessité de l’innovation. Le protocole 1inch a été inventé en 2022 pour rendre la DeFi plus équitable et lutter contre les « sandwich attacks », une forme particulière de front-running qui hante aussi bien les fournisseurs de liquidité que les traders. Il explique :

« Nous appelons cela un protocole basé sur l’intention pour les swaps. »

Cette expression, « protocole basé sur l’intention », revient partout ces derniers temps. Uniswap X en a parlé, et, en fait, Kunz souligne que Uniswap X est basé sur l’idée de 1inch ; elle est même citée dans leur whitepaper.

« Nous pouvons créer un protocole qui vend les ordres des utilisateurs à des market makers, des arbitragistes, et laisser les market makers se concurrencer entre eux. »

Kunz compare l’approche de 1inch aux bourses traditionnelles comme le Nasdaq, où les gens créent des ordres et les market makers les exécutent. Ce qui est différent ici, c’est de donner l’ordre directement à un écosystème ouvert et compétitif de traders professionnels qui arrivent en premier, règlent en premier, et peuvent aussi remplir partiellement. Les chiffres parlent d’eux-mêmes :

« Nous avons des cas où quelqu’un a échangé 12 millions USDT contre Ethereum et a obtenu 135 000 $ de plus. S’il l’avait fait lui-même en utilisant un DEX directement, il aurait eu moins. »

Il raconte sa propre expérience avec les sandwich attacks, disant :

« J’ai été victime d’un sandwich… front-runné par une plateforme malveillante. Et j’ai compris, ok, il faut régler ça. »

Le protocole basé sur l’intention est donc né de la nécessité, dit-il en souriant :

« J’ai résolu mon propre problème. Personne ne peut vous prendre en sandwich ou manipuler la liquidité. »

De la DeFi à l’ensemble de l’espace crypto

La conversation se tourne vers les stablecoins et les écarts d’expérience utilisateur entre les chaînes. Je fais remarquer que, malgré les améliorations, la DeFi reste diaboliquement compliquée pour les novices, qui doivent jongler entre les réseaux et configurer des wallets. Il hausse les épaules et dit que l’objectif ultime est que les utilisateurs n’aient jamais à se soucier des réseaux ou des bridges.

« Il faudrait que les utilisateurs ne se soucient pas de la chaîne… ils devraient juste se soucier de ce qu’ils ont en USDC. »

Alors que la feuille de route s’étend vers l’avenir, la croissance est la seule certitude pour Kunz.

« Nous unissons la liquidité DeFi… puis nous allons vers l’espace crypto. Nous intégrons Bitcoin. Vous pouvez acheter n’importe quel sh*t coin, memecoin, peu importe la pièce. Vous pouvez acheter du vrai Bitcoin, vous le recevez dans votre wallet, et vous pouvez aussi vendre du Bitcoin. Pareil pour Litecoin, pareil pour Ripple. »

La vision de 1inch est claire : passer du « petit espace DeFi » au monde web3 plus large, et toucher finalement la finance traditionnelle également. Il développe :

« Beaucoup d’entreprises actuellement, toutes les banques, font de la tokenisation d’actifs du monde réel, mais il n’existe pas de place de marché secondaire où vous pouvez les échanger en un seul endroit. Vous devez aller chez chaque émetteur, peut-être à une banque, à une seule banque, par exemple, pour acheter du vin tokenisé. Vous ne pouvez pas simplement l’offrir comme ça. Il faut une réglementation appropriée pour cela… Notre plan est d’offrir nos protocoles et nos API de services logiciels aux institutions pour échanger de tels actifs de manière hautement sécurisée et non-custodiale. »

Le duel avec les plateformes centralisées

Et qu’est-ce qui attend 1inch à court terme ? Kunz explique que le plan sur un à trois ans est de « pousser en avant », intégrer plus de chaînes, aller encore plus cross-chain, et offrir une expérience encore plus fluide. Enfin, il conclut avec une lueur dans les yeux :

« Pour combattre, tester et rivaliser avec les plateformes centralisées. »

Ai-je mentionné que Kunz était ambitieux ?

Alors que la plupart des dirigeants de CEX imaginent un monde où DeFi et CeFi coexistent, les géants de la finance décentralisée n’oublient pas facilement avoir été front-runnés.

Et, avec le volume spot des plateformes centralisées en baisse de près de 28 % au deuxième trimestre 2025, les CEX devraient dormir d’un œil. La DeFi vient leur prendre leur déjeuner.

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