Voici pourquoi le prochain patron de la Fed pourrait faire flamber Bitcoin

Il a résisté. Longtemps. Trop longtemps, diront certains. Jerome Powell, président de la FED, a attendu que l’économie flanche avant de lever le pied sur les taux. Pas question de céder à la pression de Trump, qui réclamait un adoucissement bien avant la tempête. Mais imaginons un instant que Powell ait plié. Aurait-on vu le bitcoin grimper en flèche dès 2020 ? Et si, cette fois, la politique monétaire devenait un vrai tremplin pour la crypto ? Mike Novogratz pense que oui.

Un président dovish à la Fed : l’ultime catalyseur pour Bitcoin

Changer de gouverneur de la Fed pour un profil « colombe » serait l’un des scénarios les plus redoutés et espérés dans l’écosystème crypto. Mike Novogratz appelle cela le « potentiel plus grand catalyseur haussier » pour le bitcoin et le reste de la crypto. Dans cette vision, la Fed couperait les taux même lorsque l’économie montrerait des signes de vigueur, affaiblissant le dollar et rendant les actifs alternatifs comme BTC encore plus attrayants.

Ce n’est pas du pur fantasme : Novogratz évoque même la possibilité que le prix du bitcoin atteigne 200 000 $.

Mais cette trajectoire a un prix : Novogratz note qu’un affaiblissement du dollar généré par une Fed trop accommodante pourrait fragiliser la position économique américaine. Le statu quo, où la Fed refuse de flancher sous pression politique, a préservé une crédibilité institutionnelle. Mais l’alternative pourrait déclencher une explosion de la demande vers BTC. 

Ce pari du narratif contre l’économie met en lumière combien la bourse des idées et des émotions compte dans les cycles crypto.

Macro, couverture et cycles : Novogratz joue le funambule du marché

L’un des paradoxes que Novogratz incarne est de croire fortement au cycle crypto tout en adoptant une posture prudente. Il déclare : « Je suis optimiste et j’ai peur ». À mi-chemin entre foi technologique et précaution stratégique, il n’hésite pas à acheter des puts sur le Nasdaq pour se couvrir contre un retournement quantitatif.

Cette ambivalence renverse l’idée d’un simple délire haussier : BTC n’est plus un pari à outrance, mais une composante d’un portefeuille structuré, où la gestion des risques compte autant que la conviction. Il anticipe un cycle plus mature, moins soumis aux flambées irrationnelles, où la crypto devient un actif, et non un jeu de casino pur.

Dans cette perspective, l’ancien modèle du cycle de 4 ans en crypto perd de sa force. Pour Mike Novogratz , les catalyseurs institutionnels, la tokenisation, la réglementation, tout cela modifie l’architecture du marché. Il ne s’agit pas seulement de parabolas spectaculaires mais de fondations à construire. 

Le défi est de suivre ce tournant sans perdre de vue les tendances macro. BTC devient alors autant un pari idéologique qu’un pari macro.

Au-delà de la hype : construire Bitcoin comme colonne vertébrale du système

La troisième dimension du récit est celle de la construction, et non de l’euphorie. Novogratz imagine un futur où tout est tokenisé : actions, crédits, fonds privés, et où le simple « wallet » combine dépôt bancaire, stablecoins, titres et crypto. Il veut faire basculer la finance de comptes vers wallets.

Dans ce monde, le bitcoin cesse de n’être qu’un actif spéculatif pour devenir une brique essentielle de cet agencement. Il ne s’agit plus de « parier sur BTC » mais de l’intégrer comme réserve de valeur structurelle. On entre dans la phase de bâtisseurs : moins de promesses guerrières, plus d’infrastructures résilientes.

Voici quelques chiffres / faits marquants pour comprendre ce virage :

• 9 milliards $ : montant de bitcoin vendu par Novogratz pour un client, démontrant comment de gros flux peuvent influencer le marché ;
• Plusieurs milliards en capitalisation attendus si le cours du BTC atteint 200 000 $ ;
• Solana et Hyperliquid sont positionnés comme piliers de l’infrastructure future (il cite souvent Solana) ;
• Le narrative domine actuellement 90 % de la valorisation dans les crypto selon lui ;
• Il projette une multiplication des classes d’actifs tokenisées (actions, crédit, “per exchanges”, etc.).

C’est dans ce scénario que le bitcoin pourrait devenir moins un « meme-money » qu’une colonne vertébrale du système financier décentralisé modulaire.

Changer le patron de la FED n’est pas un coup d’échecs facile : Jerome Powell ne sera pas évincé pour plaire, même à Trump. Le président éprouve déjà des difficultés : son candidat à la CFTC a été stoppé sur simple SMS des frères Winklevoss , ce qui prouve que même dans les nominations faciles, des obstacles peuvent surgir.