Milei et $LIBRA : L’opposition argentine rouvre l’enquête au Congrès

• L'opposition argentine reprend l'enquête sur LIBRA et Milei
• Le scandale LIBRA met le gouvernement sous pression au milieu de nouvelles allégations
• Les députés renforcent l'enquête impliquant le président Milei et la cryptomonnaie

La scène politique argentine est à nouveau en ébullition suite à la décision des partis d'opposition de relancer l'enquête sur le président Javier Milei et ses liens présumés avec le scandale de la cryptomonnaie LIBRA. La première commission, créée en avril, avait perdu de son élan à la suite d'obstacles internes et de la dissolution du groupe de travail chargé de l'affaire en mai.

La question revient au Congrès à un moment délicat pour le gouvernement. Récemment, des enregistrements attribués à Diego Spagnuolo, l'ancien avocat de Milei, ont fait surface, dans lesquels il mentionnait des paiements de pots-de-vin présumés impliquant le président et sa sœur, Karina. Spagnuolo a confirmé l'authenticité des enregistrements, ce qui a généré d'importantes réactions politiques et même des manifestations publiques contre Milei.

Avec ce nouvel épisode, l'opposition a obtenu suffisamment de soutien pour poursuivre l'enquête. Selon Maximiliano Ferraro, représentant de la Coalition Civique (ARI) et président de la commission : « Le Département de la Justice enquête, et nous espérons qu'il a véritablement confiance, qu'il n'a pas peur et qu'il agira rapidement dans l'affaire LIBRA. Y a-t-il eu ou non utilisation d'informations privilégiées au plus haut niveau du pouvoir ? Je ne veux pas tirer de conclusions hâtives, car il s'agit d'une commission d'enquête. »

L'affaire LIBRA a été marquée par des transactions suspectes qui ont suscité des accusations de manipulation de marché, une pratique connue sous le nom de pump and dump. Outre l'atteinte à l'image de l'institution, cet épisode a également affecté la confiance des investisseurs en cryptomonnaies dans le pays, ravivant les discussions sur la transparence et la régulation du secteur.

Malgré les preuves précédemment recueillies par les procureurs, l'enquête avait été interrompue en raison de pressions politiques et de blocages administratifs. Désormais, cinq partis, représentant 136 des 257 députés de la Chambre, se sont alignés pour reprendre le processus, rendant difficile pour la coalition au pouvoir de bloquer les avancées.

La nouvelle commission parlementaire a fixé au 10 novembre la date limite pour la soumission de son rapport final, ce qui signifie que les résultats ne seront disponibles qu'après les élections d'octobre. D'ici là, le scandale restera l'une des questions les plus sensibles pour le gouvernement de Milei, impactant directement le débat politique et affectant la perception de la communauté crypto argentine.